Syllabo c’est l’histoire d’une odyssée, d’un papa qui aurait voulu être prof mais qui a raté sa vie et qui est donc devenu développeur, de deux enfants curieux à qui on a mis des technos amusantes dès leurs plus jeunes années entre les mains et d’une société super qui propose à ses collaborateurs de les aider à fabriquer leur rêve...

Pour présenter Syllabo en quelques lignes, il s’agit de mettre dans un mixeur divers ingrédients:

  • Les antiques LDVELH;
  • Divers livres de philo, d'histoire, de sciences, de maths, ... totalement indigestes pour un enfant de 7-8 ans (et même très souvent pour un adulte);
    bookshelf
  • World of Warcraft (ou Candy Crush ça marche tout pareil);
  • Des gens sérieux qui ont réfléchi très fort à ce que doit être une éducation épanouissante, enrichissante et efficace, comme Célestin Freinet[1], Stanistlas Dehaene ou Céline Alvarez (non messieurs-dames les professeurs, restez encore un peu s’il vous plait);
  • D’autres gens, tout aussi sérieux qui font réfléchir à ce que doit être une société juste, pourquoi la notre ne l’est pas tant que ça (Pierre Bourdieu ou Franck Lepage), et qu’est ce qu’on peut faire pour y remédier;

(Vous ne connaissez pas Franck Lepage ? Je vous conseille, si vous avez plusieurs fois 4 heures à perdre gagner, d'aller voir sur Youtube ses conférences gesticulées[2], en plus de passer un super moment, vous commencerez éventuellement à apprécier le parapente... et quelques autres trucs sur l'éducation, les classes sociales, la culture, l'ascenseur social, ...)

Et pourquoi je lui en veux tellement à Franck Lepage au point de le mettre dans un mixeur au contact de trucs aussi collants que des bonbons virtuels qui ne font pas grossir le bide mais plutôt maigrir le cerveau ?

Parce qu’à mon sens, Franck Lepage et Candy Crush ont tous deux raison.
L’un parce qu’il critique la différence d’accès à la culture entre les différentes composantes de la société, et que de toutes façons, gaver un pauvre de culture, ça ne le fera jamais entrer dans les hautes sphères... L’autre parce qu’il sait captiver des dizaines de millions d’utilisateurs grâce à une arme psychologique redoutable qu’est la « gamification[3] » - appliquée en plus à un jeu mais ça s’applique à tout. Un jeu qui nous explique que perdre ce n’est pas grave, qu’à force d’essayer on finit par gagner, que l’entraide permet d’aller plus loin, qu’être le premier parmi ses amis est un but en soi, qu’il y a toujours de la marge de progression pour être encore meilleur.

Un monde virtuel, facile d’accès où tout va bien, et l’autre, froid et dur de la réalité ou le "système" est verouillé pour ne pas laisser nos enfants accéder au sommet…

Alors, pilule bleue ou pilule rouge ?
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Et pourquoi pas une pilule violette ? Un genre de meilleur des deux mondes, où l’on a compris comment les enfants apprennent... Un monde où il est question de jeux, de curiosité, de coopération, de réflexions, de compétition aussi, mais toujours bienveillante.


  1. Célestin Freinet sur Wikipedia ↩︎

  2. Franck Lepage - Incultures 1 : L'Education Populaire monsieur, ils n'en ont pas voulu ↩︎

  3. Définition gamification ↩︎